Site icon Mercenaire, sans Blague ?

la France de mon enfance.

C’est un temps que les moins de soix­ante ans ne peu­vent pas con­naitre. La télé était bal­bu­tiante. Amstrong n’avait pas encore foulé le sol lunaire, non pas le cycliste, l’autre. Le télé­phone était l’a­panage des élites finan­cières, la voiture per­me­t­tait aux nota­bles de ren­forcer leur nota­bil­ité. Les grandes sur­faces n’avaient pas encore défig­urées les ban­lieues. Les immeubles étaient encore de taille humaine.  Les vacances s’é­ta­laient sur trois semaines et les cinquante heures de tra­vail heb­do­madaire étaient la norme.  Qua­torze ans était l’âge légal pour entamer une vie de tra­vail et les mil­i­taires sor­taient en ville en uni­forme sans ris­quer des lazz­is. En ce temps là la police était respec­tée et inspi­rait une crainte salu­taire aux mal­frats. La rural­ité était vivante et créa­trice d’emplois, dix mil­lions de per­son­nes soignaient une nature préservée.  Les enfants s’é­bat­taient en toute lib­erté sans sur­veil­lance parentale, les jou­ets reçus à noël étaient peu nom­breux, des papil­lotes et des oranges comblaient les espérances des plus dému­nis.  Les immi­grants étaient issus pour la plu­part de pays voisins qui à notre image étaient chré­tiens, car nous allions à la messe le dimanche. En ce temps là les bals pop­u­laires étaient bon enfant et les ren­con­tres amoureuses augu­raient une vie longue et pro­lifique.  Aller en boîte était mar­gin­al et mes amis avaient des patronymes du cru. Ils s’ap­pelaient Bonin, Poul­nard, Michaud, Dal­lon, Pel­let, Morin, Gai, Pont, Lagarde, Lig­ot, Fau­re, Ger­main, Fauque, Ardis­son, j’ou­bli­ais Baban­i­ni, Calvéti, Sanchez.  C’é­tait ma France.

La France d’au­jour­d’hui ne me séduit pas, c’est une France égoïste, aveu­gle, cos­mopo­lite, athée, futile, super­fi­cielle, ivre de loisirs, une France en décom­po­si­tion qui peu à peu se dépos­sède de son iden­tité en se dilu­ant dans une Europe annon­ci­atrice d’une mon­di­al­i­sa­tion qui attend son heure.  Cette dis­pari­tion pro­gram­mée n’in­quiète pas une société avide de prof­its qui n’a que la crois­sance comme vision d’avenir. La pos­ses­sion de biens matériels sem­ble être la seule préoc­cu­pa­tion du français lamb­da. Indi­vid­u­al­iste à souhait, il ne perçoit pas les change­ments de par­a­digmes. Sous ses yeux se déroulent des événe­ments d’une portée con­sid­érable sans déclencher le moin­dre signe de révolte.  Tout sens com­mun a dis­paru, éradiqué par des méth­odes inno­vantes de lavage de cerveaux. Les dan­gers à venir sont min­imisés.  Le change­ment cli­ma­tique qui augure pour nos mouf­flets une vie rude et dan­gereuse appa­rait comme billevesée nég­lige­able. Un dan­ger sournois nous guette, l’is­lam une reli­gion qui étend sa zone d’in­flu­ence de manière expo­nen­tielle. Sa con­quête du monde se pour­suit sans sus­citer chez quiconque une crainte salu­taire qui provo­querait une riposte adap­tée. Devenus pusil­lanimes nous n’of­frons aucune résis­tance à un change­ment de pop­u­la­tion qui s’opère sous nos yeux.

Devons nous son­ner le toc­sin afin d’alert­er les quelques cerveaux disponibles capa­bles d’in­fléchir une sit­u­a­tion qui sem­ble dés­espérée ? Un sur­saut est-il envis­age­able ? Sinon atten­dre l’inéluctable, l’apoc­a­lypse qui nous englouti­ra. Le secret espoir que nous entretenons de se mépren­dre sur l’avenir est frag­ile. De jouer les cas­san­dres résulte peut être de mau­vais­es analy­ses.  Les opti­mistes ont par­fois raison.

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