
Des sauvageons agressent un vieillard.
Décidément cet homme est pourvu de ressources insoupçonnées. Alors que le covid occupe les écrans sans discontinuer, Tapie parvient à revenir sur le devant de la scène. Une fois n’est pas coutume, il surgit dans l’actualité contre son gré.
Quelque soit l’antipathie que l’on peut éprouver pour le bonhomme, on ne peut que condamner l’agression sauvage dont il fut victime. Attaquer un vieux pour le voler et frapper son épouse n’est pas un fait d’arme dont on peut se glorifier. Voilà j’ai fait ma BA. J’ai ajouté ma touche personnelle de mansuétude au torrent de propos larmoyants prodigués par une presse encline à célébrer les puissants.
Si le cas Tapie était un acte isolé, l’empressement des médias à porter à la une cette agression serait compréhensible. Or entre deux mille et trois mille malheureux subissent annuellement les violences de malfrats à leur domicile. Il est vrai que ces incivilités sont commises par des sauvageons. C’est ainsi qu’un ancien ministre socialiste nommait ces barbares capables d’agresser des vieux sans défense.
Manifestement les médias n’ont cure des mésaventures des citoyens lambdas. Alors que monsieur Tapie est un excellent client, il fait vendre. Son parcours jonché de péripéties attire le chaland. Chanteur, acteur, ministre, président de club de foot, affairiste, prévaricateur, menteur , bonimenteur, il possède tous les atouts pour plaire à la presse.
Un culot phénoménal l’a propulsé au sommet, mais du Capitole la roche tarpéienne n’est pas loin. Plus dure sera la chute. Les entreprises reprisent pour un franc symbolique aux licenciements, il n’y a qu’un pas. Les matchs de foot achetés et les magouilles financières ont propulsés l’ancien ministre de Mitterrand sur les bancs des accusés. Ne doutant de rien, il affirma à un président de tribunal qui le jugeait, qu’il avait menti de bonne foi. Il fallait une bonne dose de cynisme pour oser cette excuse.
Chouchou des médias, et porté au pinacle ce Rastignac moderne est bien un signe de déliquescence de notre société. Alors que des véritables héros meurent au Mali dans l’indifférence générale.
Notre époque n’est qu’inversion. Le bien et le mal sont devenus le mal et le bien.
Je ne porte pas à monsieur Tapie le coup de pied de l’âne, je ne l’aime pas et j’ai toujours dénoncé ses turpitudes.