
Le doigt d’honneur.
Tempête dans un verre d’eau ou tremblement de terre médiatique ?
Ce geste est d’ordinaire adressé à un quidam par un citoyen lambda, ce qui ne suscite aucun remous dans la société. De surcroit, cette invitation sans équivoque à adopter une pratique ancestrale en vogue paraît-il chez les grecs anciens est souvent assortie d’un sourire complice.
J’ignore si le langage des signes, apanage des sourds et muets, s’est approprié ce signe sans en dénaturer le sens. En cas contraire, les utilisateurs de ce langage codé, estimant à raison ce signe offensant, ont-ils imaginé un geste moins connoté ? Faisant fi des suppositions hasardeuses, revenons aux choses sérieuses.
Un candidat à la magistrature suprême, emporté par son ire, a dévoilé un pan de sa personnalité inconnue du grand public. Comment ce fin lettré, cet ambassadeur de l’histoire millénaire de notre pays, ce thuriféraire des épigrammes, cet amateur des aphorismes a t‑il pu en quelques secondes oublier l’élégance des réparties cinglantes si prisées à la cour des rois de France ? Répliquer par un doigt d’honneur à une femme qui l’avait, certes provoqué par ce fameux geste l’invitant à se faire sodomiser, n’était pas du meilleur goût.
De crier avec la meute comporte peu de risques. De se joindre à la curée orchestrée par des médias complices du pouvoir révèle la peur des oligarques organisateurs du déclin de notre vieux pays. Zemmour, car il s’agit de lui offre aux français des perspectives novatrices. Sa communication souffre de quelques erreurs qui peuvent lui être préjudiciables, mais pour autant sont-elles une entrave à convaincre les français du bien fondé de son argumentation ?
Ses détracteurs cherchent à démontrer que ces erreurs sont la preuve de l’amateurisme du candidat, et par là son incapacité à gouverner la France. A leurs yeux, il est clair que sa mort politique est programmée. Mais ne vont-ils pas vite en besogne ? Certes l’omniprésence de Zemmour sur toutes les chaines de télé n’est-elle pas sa tunique de Nessus ?
Si les français devaient s’offusquer de ces péripéties, pourquoi n’ont-ils pas regimbé lorsque Macron se pavanait sur le perron de l’Elysée avec des travelos en bas résilles ? Que n’ont-ils pas été choqués par la posture du président se frottant lascivement sur le corps luisant et dénudé d’un antillais qui par ailleurs fait un doigt d’honneur à la France entière. Alors, scandale d’état ou tempête dans un verre d’eau pour les agissements de Zemmour ? Je penche pour la seconde hypothèse.
Des coupeurs de cheveux en quatre pourront chipoter sur l’emploi de certains mots employés dans ce court message. Leurs définitions peut prêter à polémique. Or en fait ils ne participent que pour accentuer un effet ironique.