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Comment résoudre les prises d’otages?
“SOPHIE PETRONIN… non je ne connais pas, c’est une nouvelle chanteuse? ou alors une femme politique? non je ne vois pas”. Voila sans doute la réponse la plus fréquente que vous risquez d’obtenir en posant la question a vos concitoyens, pourtant cette dame, médecin de son état, est privée de sa liberté depuis le 24 décembre 2016. Elle fût enlevée à Gao au Mali, c’est un otage, notre otage qui semble-t-il n’intéresse pas grand monde, les médias habituellement plus diserts n’en font pas leurs choux gras. Fut-elle journaliste, la presse aurait mobilisée les grands moyens, ameutant la population en une grande messe médiatique.
Pour Sophie c’est un silence assourdissant, les grandes orgues sont remisés au placard. Se pose une question lancinante: “que fait l’état?”. Des négociations sont-elles mises en branle? le gouvernement a t‑il lancé ses limiers? des intermédiaires contactés? sa libération est-elle proche? Point de réponse. La règle veut que si tractations existent, il va de soi que le silence est de rigueur, laissons opérer les professionnels qui, d’ailleurs parviennent souvent à leurs fins en obtenant la libération des otages après quelques mois ou quelques années. Inévitablement, ils subissent parfois des échecs, les otages sont exécutés ou meurent faute de soins appropriés. Une des raisons de ces bavures n’est point le manque de diligence des négociateurs, mais l’absence d’arguments sonnants et trébuchants car gardons à l’esprit que l’état Français se refuse de verser une rançon. Avec raison car obtempérer incite les ravisseurs à réitérer ces opération si juteuses. Hormis les naïfs, qui peut croire un seul instant à ces billevesées? Certainement nous crachons au bassinet. Oh! sans doute indirectement, souvent par entreprises interposées ou intermédiaires complaisants. Chaque défraiement, appelons cela ainsi, renforce la nocivité des groupes djihadistes. Alors que faire? nos résultats sont affligeants:
Depuis trente ans, l’otage français est une valeur sûre, le ratio gain/risque est sans conteste positif !
Nos otages des années 1984–1987 ont, pour certains, connus des captivités de longs mois, parfois d’années interminables où, dans l’attente fébrile d’un lendemain incertain, ils avaient l’espoir de survivre, mais pour quelques-uns la mort était au rendez vous. Qui se souvient de JOUBERT, de FONTAINE, de CARTON, de SEURAT, de KAUFFMANN, de COUDARI, de ROCHOT, de HANSEN, de CORNEA, de NORMANDIN, de SONTAG, de Roger AUQUE ?
Depuis quinze ans, 108 français furent retenus comme otages. Combien de Russes victimes d’enlèvements? Non, ce sont des otages à risques.…… pour les ravisseurs. Les Russes soviétiques ou post-soviétiques ont toujours pratiqué une méthode radicale qui consiste à négliger la discussion au profit de la force brutale. Au Liban, au cours des années 80, leurs otages ont connu une libération des plus rapides au vu des risques encourus. Plus tard, au théâtre de Moscou, les forces de sécurité russes n’ont pas fait dans la dentelle, à l’école de Beslan non plus. Certes, les Russes font fi de leurs otages, leur ôtant par la même, toute valeur marchande. Dans nos contrées plus à l’ouest, on estime qu’une vie humaine a une importance considérable, nous entretenons ainsi, en négociant des rançons, un marché lucratif pour le plus grand profit des ravisseurs islamiques. Aurons-nous un jour un gouvernement capable d’employer la force, privant ainsi les preneurs d’otages d’un quelconque intérêt. Sommes-nous capables de sacrifier une victime, préservant de facto la sécurité de dix autres personnes qui offraient la possibilité d’enlèvement ?
Ayons une pensée pour les moines de Tibhirine en 1996, n’oublions pas leurs martyrs.
Qui vivra verra — être et durer…