
le régionalisme est-il une stratégie?
Le patois est remis à l’honneur, les idiomes locaux reprennent vie, le terroir est porté aux nues, le repli identitaire à l’échelle de la région puis de la commune est de bon ton. De même les panneaux signalant le nom des localités s’affichent en langues vernaculaires. Par grandeur d’âme, il est toléré d’inscrire la traduction en français. Il apparaît que nous devons absolument ressentir un attrait irrésistible pour le régionalisme: nous devons, par patriotisme territorial, nous unir avec nos coreligionnaires ruraux dans une félicité que nous ne partageons en aucun cas avec nos voisins d’une région limitrophe.
Ceux-ci ne peuvent posséder les qualités inhérentes à la terre qui colle à nos semelles, mais magnanimes nous concédons que leurs régions ne cumulent sans doute pas que des inconvénients. Le pauvre malheureux qui n’a pas la chance d’être né dans le village où se situe son habitation, aura toujours un statut ambigu, si par malice il entretient des dons qui le font apprécier par certains autochtones, d’autres garderont dans leurs esprits qu’il est étranger au pays.
Le maire de mon village répondant à mon interrogation qui était somme toute assez anodine, me fit froid dans le dos. “Te sens tu français et gascon où gascon et français?” L’évidence me sautait aux yeux et déjà je fourbissais une autre question, lorsque patatras cet élu, qui représentait l’ordre républicain, m’assena cette flèche du parthe “je suis gascon et français”. La sympathie que j’éprouve pour lui fut entamée mais l’inverse parait probable. Que je conteste cette prise de position dut lui sembler suspect, j’aurai pu lui rétorquer qu’il défendait un paradoxe énorme, mais je restais sans voix…
Comment privilégier la région au risque de désunir notre pays, alors que l’on nous serine depuis des lustres que l’union fait la force. Doté d’un esprit retors et soupçonneux j’imagine que seul le hasard n’est pas responsable de cette perte d’identité nationale, ce long travail de sape à pour but l’adhésion des citoyens aux idées favorables à la création d’une Europe fédérale. Celle-ci, prémisse d’une gouvernance plus globale. Foutaise, délire, fantasmagorie, paranoïa, hallucination, délire de persécution, cerveau dérangé, complotisme que sais-je encore … des qualificatifs peu flatteurs peuvent m’être adressés. Heureusement je ne suis pas isolé, nombre de mes concitoyens n’acceptent pas la parole des politiques comme vérité absolue. Que penser de la situation en catalogne, voici une région qui possède une sensibilité exacerbée en faveur de l’autonomie avec pour conséquence la possible désintégration de l’état espagnol, à terme à accepter sans broncher l’Europe fédérale. FATALITAS, la catalogne réclame son indépendance par référendum décidé unilatéralement. Le gouvernement espagnol oppose son véto car rien ne doit venir entraver la marche en avant du processus européen. Tout ceci tend à démontrer que la régionalisation n’est qu’un leurre destiné à tromper la bonne foi des naïfs qui n’ont pas compris, que plus on morcellera les pays plus l’option européenne semblera une bouée de sauvetage.
Mon propos est peut-être peu intelligible, car privilégier la nation au détriment de la région peut sembler abscons pour une grande majorité… continuons la lutte, être et durer. Et toi lecteur, qu’en penses-tu ?