Les mercenaires

Les mercenaires

Les mercenaires

La sim­ple évo­ca­tion de ce mot qui est l’ob­jet de fan­tasmes est une source de pen­sées con­tra­dic­toires, vilipendés par cer­tains il sus­cite chez d’autres un intérêt cer­tain. Ce sujet maints et maintes fois évo­qué dans d’in­nom­brables pub­li­ca­tions est encore mys­térieux. La déf­i­ni­tion du Larousse.. (sol­dat qui sert un gou­verne­ment étranger pour de l’ar­gent.) ouvre un champs très large d’in­ves­ti­ga­tions. Qui sont-ils? Quelles sont leurs motivations?


Relater leur his­toire durant les siè­cles n’a pas sa place dans ce mod­este exposé, un sim­ple aperçu devrait suf­fire pour com­pren­dre que ce méti­er est peut-être le deux­ième plus vieux méti­er du monde. l’an­abase de Xénophon en 401 av j‑christ relate le périple de mer­ce­naires ser­vant Cyrus le jeune ten­tant de rejoin­dre leur mère patrie. Les grandes com­pag­nies qui sévis­saient au moyen-âge ne lais­sèrent pas que de bons sou­venirs. Les mer­ce­naires suiss­es, ain­si que les lan­squenets, eurent leurs heures de gloires, les con­dot­tieri ital­iens ne furent pas en reste à la renais­sance, enfin plus proche de nous Simon Boli­var exerça ses tal­ents sur le con­ti­nent sud-améri­cain. oubli­er Garibal­di et ses chemis­es rouges serait lui faire injure, durant la guerre des Boers le colonel de Ville­bois-Mareuil por­ta haut les couleurs de la France, enfin com­ment ne pas citer le mer­ce­naire français le plus célèbre, bob Denard la presse se fit l’é­cho de ses mul­ti­ples aven­tures se déroulant essen­tielle­ment en Afrique car la péri­ode post décoloni­sa­tion fut prop­ice à l’emploi de troupes mercenaires.

Si l’Afrique est tou­jours un lieu favor­able au déploiement de celles ci, l’Eu­rope cen­trale, le moyen-ori­ent et l’Asie ont égale­ment servi de théâtre d’opéra­tions. Les années 90 furent des péri­odes où des français par­ticipèrent à de nom­breuses mis­sions qui intéressèrent fort peu les médias. Le Liban où la guerre fit rage durant les années 75–83 vit la par­tic­i­pa­tion de jeunes nation­al­istes aux com­bats dans les rangs des pha­langes chré­ti­ennes. Plus proche de nous, l’ar­mée croate face à la Ser­bie, en 91–92, inté­gra des jeunes français épris d’aven­ture qui com­bat­tirent âpre­ment et pour cer­tains y lais­sèrent leurs vies. Les volon­taires par­tis en Bir­manie pour ral­li­er les forces karen sont restés anonymes pour le grand pub­lic car ce con­flit n’éveil­la jamais l’in­térêt de la presse française.

Les années 95–2000 virent un regain d’ac­tiv­ités pour les mer­ce­naires français qui offi­cièrent aux Comores de 78 à 95, puis aux guer­res zaïrois­es, con­go­lais­es en 97 et 99–2000. Les volon­taires en Côte-d’Ivoire en 2002–2003 exer­cèrent leurs tal­ents aux prof­its des gou­verne­ments en place.

Un phénomène nou­veau est apparu. Le départ de jeunes de ban­lieue pour rejoin­dre les rangs de Daesh. Si la déf­i­ni­tion de mer­ce­naire peut leur être attribuée, leur cas reste à l’é­cart de cette mou­vance car le cal­i­fat n’est pas un véri­ta­ble état et de sur­croit ils com­bat­tent l’oc­ci­dent, donc leur pro­pre pays la France. Alors que les mer­ce­naires clas­siques que j’ai pu côtoy­er ser­vent tou­jours la poli­tique souter­raine de la France.

Essayons de dis­cern­er les moti­va­tions des mer­ce­naires en général. L’ap­pât du gain est un motif réel mais mineur, l’at­trait de l’aven­ture est sans doute le plus fort, l’idéolo­gie poli­tique n’est pas absente, la lutte anti-com­mu­niste fut longtemps un argu­ment de poids, l’at­trait du dan­ger et la mon­tée d’adré­naline indé­ni­able­ment par­ticipent à l’en­goue­ment pour ce méti­er qui n’en n’est pas un, car fort peu de per­son­nes ont réus­si à en vivre de longues années. Une car­rière dans l’ar­mée régulière est bien plus lucra­tive. Com­ment décrire les per­son­nal­ités mul­ti­ples de ces aven­turi­ers, des jeunes et des moins jeunes, des néo­phytes et des con­fir­més, quelques têtes brûlés, un ancien braque­ur, cer­tains en déli­catesse avec la jus­tice, des gens attirés par le méti­er des armes sou­vent issus des métiers de la sécu­rité, enfin un grand nom­bre d’ac­tivistes poli­tiques, en final­ité des indi­vidus attirés par la guerre. La France, par loi du 14 avril 2003, inter­di­s­ait le mer­ce­nar­i­at pour ses ressor­tis­sants. Par la même ouvrant grand la porte aux com­pag­nies améri­caines qui ont recon­ver­ti leurs mer­ce­naires en con­trac­tors pour leurs plus grands prof­its en con­fisquant tous les con­trats iraquiens au détri­ment de la France et ceci mal­gré Daguet. Quelques cama­rades par­lant anglais ont réus­si à inté­gr­er les con­trac­tors et ain­si béné­fici­er de ces salaires somptueux qui récom­pensent quelques risques.

Etre et durer.

Suite au prochain numéro.

Category : Réflexion

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