
Glyphosate: Interdire ou ne pas interdire ?
Là est la question. Ce produit que les agriculteurs portent aux nues, célébrant son action comme indispensable à la survie de l’humanité, semble pourtant sujet à polémique. Estimer que ce super désherbant peut être coupable de provoquer certaines maladies est plus qu’une possibilité. L’associer à la disparition d’une quantité non-négligeable d’insectes ne relève pas de l’affabulation. Une étude récente en Allemagne nous informe que 75% des insectes ont disparu. Bien sûr, nous ne pouvons pas imputer ces disparitions au seul glyphosate, les nombreux pesticides, fongicides et autres sont également responsables.
Mais restons sur le glyphosate. Comment comprendre le raisonnement de nos élus, qu’ils soient européens ou français ? Envisager l’interdiction de ce produit apparemment cancérigènes est très bien, mais pourquoi prolonger son emploi durant 3, 5 ou 10 ans ? Semble t‑il, pour épuiser les stocks… C’est criminel ! Osons comparer ce cas à celui d’un assassin que l’on arrêterait, en constatant que son arme contient encore des cartouches. Accepterait-on que celui-ci continue son œuvre destructrice en épuisant son stock de munitions ? Ce comportement mortifère est à condamner fermement.
Que fait notre ministre Hulot ? Va t‑il avaler des couleuvres encore longtemps sans éprouver le besoin de vomir ? Quant aux agriculteurs qui réfutent depuis longtemps le terme de paysans, ont-il perdu le bon sens que l’on attribue d’ordinaire à cette corporation ? Au demeurant, peut-on accepter de leur part des arguments se référant aux seuls coûts financiers ? On peut douter de leur bonne foi, car laisser accréditer l’idée qu’un tiers d’entre-eux gagne moins de 350€ par mois est une douce plaisanterie. Si par hasard ce chiffre se révélait réaliste, alors les bras m’en tombent ! Car excuser du peu, il faut être très con pour investir de fortes sommes en matériel, fourrage et autre pour obtenir 350€ de salaire. Ou alors, on nous ment de manière éhontée, dans quel but ?!
Petite participation à votre article :Plasticienne j’ai réalisé une nouvelle série sur le thème des abeilles. Cette série de dessins aux crayons de couleur évoquant, par une suite d’abeilles mortes, la pollution par les substances chimiques et les pesticides utilisés dans l’agriculture. A découvrir :
https://1011-art.blogspot.com/p/vous-etes-ici.html
Mais aussi, en lien direct, une réflexion sur l’utilisation des produits phytosanitaires : https://1011-art.blogspot.com/p/hommage-magritte.html
Ces séries ont été présentées dans le cadre des Rencontres Philosophiques d’Uriage en octobre 2019 répondant à la question « L’art peut-il changer le monde ? »