
Nostalgie quand tu nous tiens
La nostalgie du temps écoulé n’est pas forcément regret. chacun d’entre nous est soumis à la tentation d’évoquer le passé pour rechercher les événements qui ont construits notre présent. Avons nous toujours opté pour le bon choix ? ou nous sommes nous fourvoyés dans des chemins de traverse ?
La nostalgie nous permet de mesurer les changements de notre mode de vie, comme moi certains seniors éprouvent de grandes difficultés à comprendre le siècle qui vient de s’écouler, nous abandonnant à un état de choc, l’incompréhension que nous éprouvons pour ce siècle qui généra des tourbillons de nouveautés, des maelstroms de concepts différents balayant telle une tornade des certitudes qui paraissent aujourd’hui obsolètes provoquant la disparition de valeurs ancrées au plus profond de notre être.
Quand à la jeunesse qui n’a connue que ce raz de marée permanent, aucun problème, ils sont de leur époque, la nostalgie n’est pas de mise.
Le pays que nous avons connu enfant n’existe plus, ce qui le caractérisait a disparu, cette lenteur bienfaisante nous apaisait, le bruit des sabots des chevaux frappant le sol étaient un marqueur bien présent. Même les odeurs étaient différentes, la chaleur de l’été et la froidure de l’hiver nous offraient des sensations à jamais disparues. La liberté des enfants ne peut s’imaginer pour les parents d’aujourd’hui qui fliquent leurs rejetons pas à pas.
Les sons qui marquaient cette époque n’avaient pas la même provenance, le claquement des métiers à tisser résonne encore à mes oreilles, mon quartier, fief des canuts lyonnais, était presque un village, avec ses cantonniers qui manipulaient les tuyaux d’arrosage pour nettoyer les rigoles, avec ses rémouleurs ambulants, ses vitriers qui par la voix clamaient leur savoir faire, les marchands de limonades sur leur char tiré par des chevaux, les pattiers qui débarrassaient les greniers toujours avec une carriole et un cheval.
De ces épisodes anciens, je retiens les petits cirques qui s’installaient sur la grand place devant chez moi. Tout ceci a disparu, c’est bien dommage…
Sans vouloir revenir aux anachorètes troglodytes, nous pourrions tirer profit du passé qui n’avait pas que du mauvais.