
Les vacances de M. Hulot.
Maintes et maintes fois sollicité pour occuper un poste ministériel, le roi de l’incertitude, l’empereur de la tergiversation, le pape de la valse hésitation, le tsar du ni oui ni non, le grand khan de la volte-face, le soviet suprême du peut-être ben que oui, peut-être ben que non, le grand mufti du quiproquo, une fois n’est pas coutume a accepté de servir Macron. Cochon qui s’en dédit. Endossant sans doute un habit trop grand pour lui, il a abdiqué, rendant les armes en rase campagne. Démonétisé, ulcéré, moqué, démobilisé, il offre sa démission du gouvernement par médias interposés. Lassé sans doute d’être l’alibi d’un pouvoir dont l’écologie est le cadet de ses soucis, Hulot s’est convaincu que ce maroquin n’était qu’une chausse-trappe, où il s’était fourvoyé, ébloui par les ores ministériels.
Auparavant il avait accepté, à l’insu de son plein gré, d’être le bouffon de Jupiter. Manquait l’ardeur à la panoplie du parfait zélote, les facéties de monsieur Hulot emplissaient d’aise les pseudos défenseurs de l’écologie. Macron pouvait à loisir actionner les ficelles de cette marionnette si docile, prête à cautionner des décisions absurdes et honteuses qui faisaient fi des positions favorables à la biodiversité. Alors qu’une défense pas à pas de la nature aurait pu être la posture de monsieur Bulot, pardon pour cette orthographe pour le moins approximative, mais le peu d’ardeur du vendeur de shampoing s’apparente à la placidité du bulot.
Une incertitude me taraude : que venait faire dans cette galère l’ancien bourlingueur télévisuel ? Avait-il l’outrecuidance d’espérer convertir le banquier de chez Rothschild en ardent défenseur des petits oiseaux ? Se croyait-il assez matois pour rouler dans la farine les vieux politiciens retors? Avait-il lu Clausewitz et Machiavel? Se voyait-il en émule de Lanza del vasto et de Gandhi?
Ou n’était-il qu’un naïf, un illuminé, un utopiste, un schpountz, un égotiste, un hurluberlu monté en graine par le biais de la petite lucarne ? Voulait-il devenir un gourou chez qui les grands de ce monde seraient venus chercher l’onction? Respectons sa déconvenue. Une seconde on me susurre à l’oreille une information déstabilisante, le clown Cohn- Bendit serait approché, il est vrai qu’il ne déparerait guère dans l’entourage de Macron qui aime la jeunesse. Que Dieu nous en préserve.