
Mon nouveau roman: Le pont de la rivière Kibali
Il est des adages qui défient les siècles. Résistant à l’usure du temps, un de ceux-ci est toujours d’actualité, ne dit-on pas que l’appétit vient en mangeant? Cette assertion doit contenir une part de vérité car des générations ont validé cet aphorisme.
Les puristes en recherche du mot idoine, risquent de fourbir leurs arguments en faveur d’adages ou d’aphorismes. Mais là n’est pas l’important.
De fait, j’ai succombé au charme de ce dicton. Certes, en le détournant quelque peu. Ainsi mon appétit est apparu en écrivant.
Sollicité par des âmes tentatrices pour écrire ma bio, j’avais cédé, sans opposer une farouche résistance. A l’issue de cette période d’écriture studieuse, l’envie me prit d’écrire un roman.
Vanité, quand tu nous tiens! S’imaginer en romancier, en voilà de l’outrecuidance. Faisant fi des cassandres, je passai outre et me lançai à corps perdu dans l’écriture. Je tenais mon sujet depuis longtemps et mes personnages étaient en germe dans mon imagination ne demandant qu’à prendre vie dans une aventure de fiction.
L’Afrique qui fut de tous temps, le théâtre de conflits sanglants, se prêtait admirablement au déroulement de l’aventure que je désirai mettre en scène. Basée sur des faits réels qui virent ma modeste contribution, je pris plaisir à bâtir une fiction qui, comme son nom l’indique, adopte une grande liberté avec la réalité. Il est possible que certains protagonistes qui participèrent à la véritable histoire se trouvent des points communs avec les personnages du roman. Qu’ils gardent à l’esprit que les actes et les propos que tiennent certains personnages sont issus de mon imagination.
La conception de ce roman ne fut pas un long fleuve tranquille. Aiguillonné par les conseils avisés de mon éditeur, j’ai revisité mon texte jusqu’à plus soif. Ce ne fut pas que torture. Découvrir une histoire que l’on vient d’inventer est jubilatoire. On s’attache à ses personnages, on les bichonne, on organise leur disparition, mais d’autres surgissent, et, peu à peu, deviennent autonomes.
Puis, arrive le dénouement et l’on devient orphelin. Reste les regrets ressentis pour cette Afrique encore authentique que l’on a connue.
Le moment est venu de confronter mon livre à l’épreuve de vérité. Le lecteur sera seul juge.