Quo vadis
Sans doute a t‑il caché ses desseins, nous le pensions pourvu d’une ambition somme toute modeste. Des évènements récents nous indiquent que nous avions sous-estimé ses vues. Indéniablement, il est le chantre d’une Europe fédérale, prémisse d’une vision plus globale, promesse pour notre imperator en herbe d’une destinée qu’il souhaite grandiose.
Est-il de ceux qui se rasant le matin devant leur glace extrapolent de gravir les plus hauts échelons de notre pays, ou c’est un projet de très long terme qui murit lentement pour délivrer ses fruits aux grès de l’ascension de celui qui veut s’arroger le titre de pontiflex maximus ? Est-il seul maitre à bord ou conseillé par sa blonde deus ex machina ? Il aborde des problèmes récurrents avec un œil neuf, son ascension fulgurante doit elle tout au seul hasard ?
Il suffit de jeter un regard même distrait sur le passé pour desceller des forces agissantes mais fort discrètes qui ne laissent que peu de place aux évènements spontanés. Cet hiérarque porteur d’une immense foi de sa propre valeur va t‑il échapper à ses créateurs pour devenir imperator de l’Europe ? Car, non content d’administrer notre petit pays, il parcours à grandes enjambées l’Europe stoppant sa course erratique ça et là, admonestant ou décernant des bons points à des pays, démontrant des velléités d’indépendance. Les travailleurs détachés deviennent son cheval de bataille. Il voudrait imposer sa loi aux pays qui utilisent ce procédé frauduleux. Son arrogance sans limite le pousse à critiquer la politique de la Pologne qui n’est pas capable à ses yeux de procurer aux ouvriers polonais un salaire décent, avec pour conséquence de concurrencer nos ouvriers qui eux, ont l’indécence d’être pourvus de salaires mirobolants. Des secteurs tels que l’agriculture emploient ces travailleurs détachés, esclaves modernes, qui remplacent les ouvriers agricoles français qui se bousculent pour se casser les reins dans les champs de notre beau pays. Malgré les bons points décernés par la Valkyrie de l’est, la dame Merkel, sa côte de popularité semble décliner et dangereusement glisser du mauvais coté de la pente.
Ces légers déboires ne semblent pas l’affecter outre mesure. Tête haute, il avance, pourfendeur des idées établies, et bouscule les codes de la politique de papa. Il veut imposer sa marque, quitte à provoquer des mouvements d’humeur orchestrés par des syndicats qui hésitent à affronter Jupiter. Les ordonnances à venir seront-elles de nature à réformer un pays en profondeur alors que leur inspirateur émet un avis contraire, évoquant le refus de toute réforme de la part des électeurs ? Sans doute une absence de bonne pédagogie dont pourront se prévaloir les proches conseillers de ce nouveau monarque qui aura peut-être l’outrecuidance d’imiter une grenouille que l’on surnomme Dieu !
Etre et durer.