
Quels enfants pour l’avenir ?
L’égalité homme-femme se profile à l’horizon. Les efforts fournis par des générations de féministes sont en passe de se réaliser. Les passionarias se sont déchainées et les suffragettes ont permis aux femmes de s’exprimer et de claironner au monde : la femme est un homme comme les autres.
La femme avait une position qui lui semblait défavorable : son rôle d’accompagner l’homme dans l’accomplissement de sa destinée ne lui convenait plus. Il est vrai, les siècles passés avaient façonné l’image de la femme soumise, réduite pour la plupart au rôle de génitrice ce qui ne laissait que peu de temps pour démontrer les qualités nombreuses et insoupçonnées dont elles étaient dotées.
Quelques femmes se hissèrent au-dessus de leur condition et nombre d’entre elles influencèrent la politique de leur pays. Soit mariés à des hommes influents qui dans l’intimité prêtaient une oreille complaisante aux conseils avisés de leurs épouses. Soit en atteignant le sommet, en reine ou chef de guerre, elles oeuvraient avec la même détermination et intransigeance que des monarques aguerris. Le début du vingtième siècle avec la guerre de 14 vit l’émergence du travail féminin. Les hommes mobilisés libérèrent de fait des emplois naguère dévolus aux seuls individus mâles. Les femmes s’affirmèrent. Rien ne les rebutaient. Les travaux les plus pénibles qui semblaient inaccessibles aux femmes furent menés tambour battant avec la même efficacité. Cette opportunité fut décisive. Se découvrant l’égale de l’homme, la femme s’émancipa. Elle savoura des plaisirs inconnus dont seuls les hommes profitaient. Sa conquête sociale s’accompagna de revendications toujours plus radicales, grignotant peu a peu la supériorité du mâle.
Subsistait un obstacle majeur qui pénalisait l’ ascension des demoiselles. Depuis la nuit des temps la vie des femmes est rythmée par l’enfantement. Des carrières étaient entravées par ce passage quasi obligé. Seuls des forts caractères refusaient le rôle de transmettre la vie, au risque de regretter un jour l’absence de progéniture. Heureusement notre siècle est prolifique en découvertes scientifiques. Celles concernant la création humaine furent fulgurantes. Apparurent les Fiv, la Pma, la Gpa. Si ces pratiques sont encore sujettes à polémique, il est évident que le temps de leur acceptation est proche.
Afin que la femme accède à l’égalité totale, la grossesse doit être supprimée. Les optimistes partisans de cette solution sont sans doute des lecteurs du “meilleur des mondes” de Huxley. Extra lucide possédant des dons d’anticipation il décrivait dans son roman un monde où la conception relevait de la chimie. Nous pouvons extrapoler la fin de la naissance naturelle, car remplacée par des manipulations génétiques qui supprimerons cette entrave archi millénaire. Ainsi libérée de ce fardeau il restera à la femme le devoir d’éduquer ses enfants. Il est probable que celui-ci disparaisse également laissant place à une éducation hors du contrôle des parents.
Enfin la femme sera un homme comme les autres.