
Espèces migrantes invasives.
Je suis un citoyen au dessus de tout soupçon. Je m’efforce consciencieusement d’observer les règles que m’impose la nature. Fort de cette conviction et encouragé en cela par des médias relayeurs de conseils et d’injonctions, je participe de toutes mes forces à la lutte contre le moustique tigre. Celui-ci issu de lointaines contrées colonise peu à peu nos villes et nos campagnes. Sa fréquentation a pour nous des effets néfastes car les maladies propagées par cet insecte sont invalidantes et coûtent fort chères à la collectivité. A l’instigation de diverses sources, j’ai pris conscience de l’urgence du combat à mener contre un insecte tueur. Le frelon asiatique. Là encore toute mon énergie se concentre sur cet envahisseur, je tue sans remord, aidé en cela par l’assentiment de toute la population. Harassé mais déterminé j’entreprends une guerre sans merci à l’encontre de bestioles bien décidées à s’implanter au mépris des animaux autochtones.
J’évoque pour information, l’écureuil gris originaire d’Amérique qui éradique peu à peu l’écureuil roux, espèce indigène. Ne laissons pas dans l’oubli le raton laveur, le ragondin, la tortue de Floride, l’écrevisse américaine, toutes ces bestioles migrantes illégales s’imaginent que nous allons rendre les armes sans combattre. Que nenni. Néanmoins parfois effrayés par ce combat titanesque, il arrive que nous doutions. En effet au mépris de nos frontières, voici venir l’ambroisie, le séneçon des arbres, la berce du Caucase, la jacinthe d’eau, la jussie rampante, la renouée perfoliée et l’absinthe marron.
Toutes ces espèces dites invasives n’ont qu’un seul but : s’ installer à demeure dans la campagne accueillante et supplanter les espèces endémiques. Ce cosmopolitisme végétal et animal doit-être combattu avec vigueur au risque d’un changement irréversible du milieu qui nous est familier. Or nous désirons le garder en l’état.
Un éclair de lucidité me traverse : j’entrevois le parallèle que ne manquerons pas de faire des esprits éclairés. Pourquoi sommes nous unanimement convaincus de la nécessité de lutter contre ces espèces champêtres alors que nous laissons le libre accès de nos terres à des migrants illégaux. Nos nations porteuses de félicitées futures attirent une population d’allogènes avides d’une vie meilleure. C’est louable mais l’expérimentation de la faune et la flore nous indique qu’à terme nous disparaitrons. Happé par un mouvement inexorable, comparable à la marabounta, le flux de migrants déterminés face à une population démotivée, sans convictions autres que la consommation à de fortes chances d’empocher la mise.
Sauf un sursaut salvateur tout est perdu, même l’honneur. Nous devrons alors remercier tous les collabos qui oeuvrent à contre-courant de nos intérêts en favorisant l’arrivée de ces néo mongols. Nous devrions remettre au gout du jour le vieux cri de ralliement des bolchos. NO PASSARAN.