En avoir ou pas ?
En avoir ou pas ? Certains penseront que cette question ne présente aucun intérêt. D’autres risquent d’interpréter cette interrogation comme une indication. Ce manque d’intérêt ne cache t‑il pas une prise de position qui refuse de s’afficher ? L’histoire a démontré que les plus grands ont toujours considéré ce postulat avec la plus grande attention. Des figures marquantes de l’histoire de France ont opté pour en avoir, laissant aux avortons l’autre solution. L’idée de ne pas adopter cette posture parue incongrue à des hommes qui se voulaient virils.
En avoir ou pas n’effleuraient en aucun cas nos ancêtres les gaulois qui démontraient sur les champs de bataille que ce questionnement ne souffrait d’aucune contestation. Seuls des esthètes décadents pouvaient accepter la seconde solution. Que retiendraient les écoliers d’aujourd’hui si des Vercingétorix, des Henri IV, des Clovis, des D’artagnan n’avaient pas clamé haut et fort qu’ils en avaient ?
Dans la vie d’un homme des situations parfois nécessitent que celui qui se revendique comme un mâle, un vrai, un dur doit se confronter au dilemme : en avoir ou pas ? Son avenir dans la société est conditionné par sa réponse. Positive et ses contemporains lui réserveront une place de choix. En cas contraire sa position sera fragilisée, les femmes lanceront des regards désapprobateurs quasi accusateurs. Je n’irai pas jusqu’à dire qu’il sera ostracisé, mais pas loin.
Tout n’est pas perdu, si enfin il accepte de retrouver sa place parmi ses semblables, c’est jouable, un peu de persévérance et il pourra à nouveau marcher dans la rue la tête haute car il aura tranché. En avoir ou pas. Enfin il s’examinera dans une glace et sans fausse honte retrouver la confiance en soi qu’il avait peut être perdue. D’un geste viril il lissera avec deux doigts la magnifique paire de moustache qui l’autorisera enfin de dire j’en ai.