
La Fessée vit ses dernières heures.
Travailleurs acharnés ils ont lutté à la limite de leurs forces. Intègres, ils portent les intérêts du peuple au plus haut au détriment de leurs carrières politiques. On ne le dira jamais assez nos députés, sénateurs hommes et femmes confondus sont des personnes admirables. Leur abnégation n’a d’égale que leur incorruptibilité. Ils ont éradiqué le chômage, la précarité, la pauvreté et réglé les problèmes d’inégalité de salaire, d’immigration, de manque de moyen dans les hôpitaux, du prix du carburant, sans oublier l’insécurité dans les banlieues et cerises sur le gâteau ils ont terrassé le terrorisme islamique. En somme les douze travaux d’Hercule. Ils se devaient de parachever leur œuvre en s’attaquant à l’iceberg des problèmes, à l’Everest de l’incivilité. Des siècles durant un système d’éducation à perdurer. Aucun téméraire n’avait osé aborder de front ce reliquat de la contre révolution.
Ancrée dans le cerveau reptilien cette méthode — la fessée — avait fait ses preuves et n’offrait aucune faille à de possibles pourfendeurs. C’est dire la difficulté, au paroxysme de l’effort nos élus ont adopté la loi qui interdit la fessée. Exit les châtiments corporels, les brimades, les humiliations, les moqueries.
Les enfants libérés du carcan de l’éducation musclée pourront laisser libre cours à leurs pulsions. Les ramener à la raison par la magie du verbe sera l’arme ultime à la disposition des parents. Malheur aux taiseux et autres dépourvus de vocabulaire. Faire appel à la raison d’un ado qui veut échapper à l’emprise des adultes est vain, car son raisonnement est conditionné par des pulsions toutes autres qu’intellectuelles. Pourquoi donc interdire maintenant les méthodes autoritaires sinon pour affaiblir le noyau familial, pilier de notre société. Le but : désorganiser nos sociétés pour accélérer la globalisation souhaitée par les suppôts de Satan au service de l’argent.