
Vivement la retraite.
Voilà quelques mots d’apparence anodine qui suscitent pourtant bien des interrogations et des irritations. A quel âge avancé pourrais-je enfin cesser mon activité et quelle somme me sera allouée pour subvenir aux besoins d’une vie en retrait ? Car retraité signifie ne plus être considéré comme actif et souhaiter devenir vieux peut sembler étrange, mais partagé par bon nombre de citoyens.
En effet ces questions sur l’avenir obsèdent de nombreuses personnes, sans doute de 7 à 77 ans, à l’instar du slogan d’une ancienne bande dessinée, le français lambda s’interroge. On peut comprendre que l’âge venu, nos têtes chenues s’inquiètent du déroulement de leurs dernières années à vivre.
A l’inverse, quelle tristesse que nos chères têtes blondes tout juste sorties de la petite enfance envisagent comme horizon une retraite paisible exempte de tous soucis. Nous serions en droit d’espérer une jeunesse avide de conquêtes, de découvertes lointaines, de bagarres homériques, de grand large, de passions dévorantes. Or ce manque d’envie de destins admirables, n’est que le reflet d’une société qui se délite en de vaines discussions stériles, laissant ainsi la place à des civilisations plus couillues.
Evoquons maintenant la possibilité d’inquiétudes sans fondement car les paramètres favorisant ces incertitudes ne seront sans doute plus de mise.
Les grévistes d’aujourd’hui, car il s’agit d’eux, âgés d’une quarantaine ou d’une cinquantaine d’années se battent pour des avantages qui dans le futur risquent de s’apparenter à l’arlésienne. Les années 2040, 2050 accoucheront peut être d’un société où le travail humain sera absent. Les machines ayant suppléées l’homme dans la plupart des activités humaines. Plus de travail, adieu la retraite.
Viendront s’ajouter à ce malheur, si l’on en croit les oiseaux de mauvaise augure, les collapsologues, les effets pervers du changement climatique. Une marée de millions d’individus chassés de leurs terres par la sècheresse ou la montée des eaux seront dans l’obligation pour survivre d’envahir nos territoires avec des conséquences mortelles pour nous et nos progénitures. Devons nous persévérer à défendre une illusoire retraite ou nous forger un mental pour affronter un futur anarchique ? Age pivot, retraite par capitalisation, disparition des régimes spéciaux, hausse des trimestres de cotisations, baisse des retraites. Tout cela parait dérisoire et petit bras face aux années terribles qui s’annoncent. Une fois encore nos dirigeants empruntent des fausses pistes pour mieux nous gruger.