
Vie privée et hommes publics.
L’affaire qui secoue le landerneau politique met en évidence une contradiction majeure. L’opposition entre la transparence de la vie privée et sa préservation. Or l’appel au respect de la vie privée a reçu l’onction de la classe politique et de ses vassaux, les folliculaires aux ordres. L’indignation de ces donneurs de leçon cache peut être une peur viscérale de la vérité.
Revendiquer le respect de sa vie privée dénote chez nos politiques une aversion envers les délateurs qui osent rendre public leurs légers travers. Perversions sexuelles, dissimulation de revenus, emplois fictifs, maitresses cachées, prévarication, délits d’initiés, abus de biens sociaux, corruption et pantouflage de nos énarques dans le privé, ce qui n’est pas négligeable. L’étalage de ces dérives choquent nos élus qui hurlent au déni de démocratie en invectivant tous ces factieux qui mettent en péril la démocratie.
Le silence s’impose comme la norme. Aussi peut-on s’étonner lorsque ces mêmes tartuffes soutiennent vigoureusement les adeptes de balance ton porc. D’étaler la vie privée de ces forcenés du sexe est avalisé par tous ces partisans de l’omerta. L’indignation soulevée chez ces braves gens lorsque le cardinal Barbarin omit de signaler les penchants pédophiles de certains prêtres prête à sourire.
On doit en conclure que seuls les politiques devraient bénéficier d’une clause les abritant de toute indiscrétion. Pourtant en son temps, les déboires amoureux d’un homme politique de premier plan firent les choux gras d’une presse avide de sensationnel et peu soucieuse de la vie privée de cet homme qui se nommait J‑M Le Pen.
Pour ma part je revendique le droit de connaître la personnalité réelle des femmes et des hommes qui sollicitent mon adhésion à leur élection. Si ces quémandeurs ne sont que des canailles et des crapules comment pourrais-je les honorer de ma confiance ?
En 1988 si la presse avait fait fi du respect de la vie privée de feu Mitterrant en dévoilant le passé trouble et les cachoteries de ce candidat à sa propre succession aurait-il été élu ? Jeunesse militante à l’extrême droite, proximité avec Eugène Schueller financier de la cagoule, Tonton fut également récipiendaire de la francisque, médaille récompensant les bons éléments du régime de Vichy. Son faux attentat de l’observatoire et je n’évoquerai qu’à demi-mots sa maîtresse et sa fille cachée vivant au crochet de la république. Bon nombre d’électeurs ne donneront jamais leurs suffrages à des menteurs ou des voleurs et en aucun cas pour un laudateur des Lgbt. Donc crions haut et fort. Pas de vie privée pour les hommes publics.