C’était mieux avant.
Voilà bien des propos qui fleurent bon les passéistes, les vieux blanchis sous le harnois, les nostalgiques du passé, les vieillards chenus, les aigris, les retraités et si j’osai un gros mot les laudateurs du maréchal. Peut être ont ils torts ces admirateurs d’un passé révolu. Allez dire aux jeunes femmes modernes que se rendre au lavoir municipal et s’agenouiller pour laver du linge était un plaisir indicible. Expliquez aux cuisinières d’aujourd’hui qu’avant l’intrusion du micro-ondes, elles perdaient un temps précieux à mitonner des petits plats pour leurs familles. Donnez des raisons aux femmes libérées qui assument leur sexualité en papillonnant de mâle en mâle, de regretter les temps anciens où la norme était un mari et des enfants et ceci pour une vie entière. Dites aux enfants des années 2000 qu’il était plus sain de s’échiner sur une bicyclette ou de courir derrière un ballon sous la férule de parents sportifs que de rester vautré sur un canapé avec une console de jeux ou un téléphone portable branché sur des amis invisibles est un plaisir encore plus grand. Comment prendre conscience pour des jeunes médecins que d’exercer leur art en Creuse profonde sera une satisfaction plus importante que de soigner des retraités sous le climat débilitant de Cannes. Nous pourrions ainsi énumérer la journée entière les bienfaits de cette société de consommation qui n’apporte aux citoyens que félicité. Et pourtant les vieilles croutes comme moi regarde le passé avec la larme à l’œil malgré les difficultés de la vie d’avant. Car nous avons perdu toutes les valeurs qui constituaient la richesse de ces temps révolus. Tant pis pour nous qui avançons les yeux fermés, le gouffre n’est plus très loin.